« Il faut distinguer l’instruction publique de l’éducation nationale. L’instruction publique éclaire et exerce l’esprit, l’éducation nationale doit former le cœur : la première doit donner des lumières, et la seconde en fera la consistance et la force. L’instruction publique demande des lycées, des collèges, des académies, des livres, des instruments, des calculs, des méthodes ; elle s’enferme dans des murs. L’éducation nationale demande des cirques, des gymnases, des armes, des jeux publics, des fêtes nationales, le concours fraternel de tous les âges et de tous les sexes, et le spectacle imposant et doux de la société humaine rassemblée : elle veut un grand espace, le spectacle des champs et de la nature. L’éducation nationale est l’aliment nécessaire à tous ; l’instruction publique est le partage de quelques-uns : elles sont sœurs, mais l’éducation nationale est l’aînée.