À suivre…
C’est une rentrée pas tout à fait ordinaire qui est maintenant derrière nous : c’était celle de la généralisation supposée des nouveaux rythmes scolaires. C’est une rentrée d’espoir, à plus d’un titre. Le premier, qui conditionne le second, c’est, après des confrontations parfois violentes, loin de l’intérêt des enfants, que l’école publique redevienne ce havre de sérénité indispensable aux apprentissages, à l’acquisition des valeurs communes. Le second espoir est de voir les Nouvelles Activités Pédagogiques porter leurs fruits. Les collectivités locales, après un temps de réflexion indispensable, assez long pour certaines qui n’en voyaient pas l’intérêt prioritaire, se sont grandement investies pour offrir aux élèves des activités de qualité. On peut déplorer que ce ne soit pas toujours gratuit, mais, au-delà du principe, nous ne pouvons pas objectivement nier les difficultés de financement de certaines communes. Leur bonne volonté n’est pas forcément mise en cause.
Dans ce contexte évolutif, il est évidemment beaucoup trop tôt pour dresser un bilan, mais nous, DDEN, avons la mission de suivre, aider à la pérennisation de ce principe de co- responsabilité dans l’éducation. Participons aux comités locaux de suivi, ou de pilotage, nous y avons toute notre place.
De son côté, l’État, initiateur des nouveaux rythmes doit assurer la continuité du financement des NAP. Il ne s’agit pas là d’une action ponctuelle qu’on pourrait initier puis confier à l’appréciation des collectivités. La réussite d’une action d’éducation s’inscrit dans la durée et la permanence des moyens qui lui sont attribués.
Un autre objet d’espoir, dans le contexte difficile que notre pays connaît, c’est de constater l’ augmentation du budget de l’Éducation Nationale devenu le premier budget de l’état : le cap vers les 60 000 postes est maintenu.
Nous devons pourtant modérer notre satisfaction : il y a encore de trop nombreuses classes à effectifs lourds et nous le dénonçons, comme nous dénonçons la misère – le terme n’est pas trop fort – de la santé scolaire. Serait-elle la grande oubliée de la Refondation ? La scolarisation des enfants de moins de trois ans est en progrès mais il y a encore beaucoup à faire. La nouvelle carte des Zones d’Éducation Prioritaires qui est à l’étude nous interpelle : quel sera le progrès ? Ne se prépare-t-on pas à déshabiller Pierre pour habiller Paul ? Il nous faudra être vigilant localement et en premier lieu au CDEN.
Sur un autre plan, celui de la laïcité, il est permis de s’interroger : la loi de budget prévoit plus de 3000 postes supplémentaires pour les établissements d’enseignement privé sous contrat d’association. Ces postes manquent à l’enseignement public.
Par ailleurs la déclaration « surprenante » de la Ministre de l’Éducation devant l’Observatoire de la Laïcité, puis devant l’Assemblée Nationale, à propos des parents accompagnant les sorties scolaires, prenant à contre-pied la politique suivie par ses prédécesseurs, relance un débat qui n’avait plus lieu d’être, grâce à l’intelligence du terrain. Pour nous ce n’est pas le chemin vers « une école apaisée ».
Nous trouvons, d’autre part, révoltante l’attitude de ce Conseil Général qui met tout en œuvre, contre ses propres statistiques, pour ne pas ouvrir un collège public et maintenir la prédominance de l’enseignement confessionnel. Le CNAL a demandé une audience auprès du préfet de ce département.
Heureusement il y a quelques bonnes nouvelles : on rouvre des écoles publiques en Vendée !
Le Conseil fédéral suit avec attention tous ces développements. Par ailleurs il a retenu l’idée d’une table ronde sur l’accueil du handicap pour notre 101ème Congrès qui se déroulera à Perpignan les 12,13 et 14 juin 2015. Il y a là beaucoup à dire et nous espérons pouvoir en parler en direct avec Madame la Secrétaire d’État chargée de ce dossier.
Nous avons sollicité une audience auprès de Madame la Ministre Vallaud Belkacem qui nous a répondu favorablement. Ce sera pour nous l’occasion d’aborder entre autre, tous ces sujets, et de lui dire notre profond attachement à l’école publique : nous attendons qu’elle soit effectivement l’école de tous, l’école de l’émancipation dans le respect de la liberté de conscience de chacun, dans une République laïque comme le proclame notre Constitution.
Daniel Foulon 6 /11/ 2014